Petites coopérations transfrontalières : entre vitalité et inventivité
Synthèse
La première session de notre Cycle 8 vient de se terminer et les conclusions sont à la hauteur de nos espérances et de l’énergie que nous avons déployée sur le terrain pour ausculter les petites coopérations…
Ce sont 59 projets qui ont été identifiés, soit autour d’un partenaire portant un projet qui intègre la dimension transfrontalière, soit plus classiquement autour de deux partenaires ou plus. Nous avons à ce jour questionné plus de 35 projets, et dans tous les cas la quasi-totalité des projets de l’aire de coopération située autour de l’axe Morteau – Le Locle – La Chaux-de-Fonds, qui inclut bien évidemment Les Brenets qui nous accueillent. La répartition des projets dans l’Arc jurassien est inégale et s’organise suivant un gradient Nord/Sud (Fig. 1).
Figure 1 : Répartition par aires de coopération
Source : Enquête Forum Transfrontalier – 2015
Nous relevons des thématiques préférentielles et notamment une forte prédominance de la culture, tandis que le sport et le tourisme sont fortement liés. A noter la faiblesse des coopérations liées à l’économie et à la formation et des coopérations en aménagement quasi inexistantes…elles ne s’expriment bien entendu pas à l’échelle de cette petite coopération qui est étudiée (Fig. 2).
Figure 2 : Répartition des thématiques de coopération
Source : Enquête Forum Transfrontalier – 2015
Ceci étant, les thèmes de prédilection de la petite coopération montrent qu’il y existe une complémentarité entre celle-ci et la coopération Interreg. Si on reprend celle de 2007-2013, sur 151 projets, 69 concernent la zone de l’Arc jurassien ; et la thématique culture et tourisme représente 17 % des projets contre 60 % des projets recensés dans notre enquête…
Si l’on se concentre sur les résultats qualitatifs de notre enquête à l’échelle de l’aire de coopération Morteau – Le Locle – La Chaux de Fonds (21 projets), que nous croisons avec les débats de la Table Ronde et également ceux menés avec le public, nous pouvons d’ores et déjà énoncer les conclusions suivantes :
- Les petites coopérations sont nombreuses, elles montrent un dynamisme certain et sont unanimes pour dire que la dimension transfrontalière est une plus-value certaine. On vit la même chose de parte et d’autre de la frontière, les envies sont communes et une identité peut se construire de cette manière d’autant que l’histoire qui a pu diviser, n’entre plus en jeu dans les échanges actuels ;
- Trois fils conducteurs se font jour dans le cadre de cette session : l’importance de l’horlogerie comme un socle identitaire local, la voie ferroviaire ou comment un territoire se structure et évolue autour d’un axe qui efface la frontière et enfin le Doubs comme un lieu de regroupement sur la frontière qu’il dessine ;
- Les porteurs de petits projets de coopération doivent être reconnus et il est indispensable de leur faire confiance… Des dispositifs locaux d’accompagnement doivent permettre de créer les conditions d’une coopération plus sereine ;
- La société civile joue un rôle important dans les interstices, c’est là que se situe le ciment du vivre-ensemble, au travers de multiples petits actes qui prennent un sens plus global lorsqu’on les analyse à l’échelle de l’Arc jurassien. Néanmoins, à l’échelle micro, il est relevé l’importance du « bricolage », des contournements, de la « contrebande », pour surmonter les tracasseries administratives, les blocages dus à la frontière… ;
- Enfin, la différence est soulignée comme la reconnaissance d’une identité spécifique aux zones transfrontalières, ce sont nos différences qui sont nos moteurs, créent l’envie d’échanger, de comprendre le voisin…
Vous pouvez retrouver l’ensemble des conclusions en lien avec cette première session, sur le diaporama qui a été projeté à cette occasion. Nous attendons bien entendu avec impatience les prochains échanges (Porrentruy le 9 mars prochain) qui ne manqueront pas d’être passionnants…
Alexandre Moine le 15/10/2015