Le 3 mai dernier, à l’invitation de l’AUD (Aire urbaine du Doubs), de la Communauté de communes du Val de Morteau et de la ville de Morteau, une cinquantaine d’acteurs-trices culturel-le-s ont participé à une matinée d’échanges ayant pour thèmes l’écosystème propice à l’émergence de projets transfrontaliers et l’apport de la culture au sentiment d’appartenance transfrontalier.
Les débats furent riches et intéressants. Si aucune décision n’a été prise au final – ce n’est d’ailleurs pas le but de telles rencontres – on en retiendra toutefois les éléments suivants
- Une volonté politique clairement exprimée et assumée est une condition absolument nécessaire – mais non suffisante – à l’émergence de projets transfrontaliers. Les élus présents ont clairement affirmé cette volonté ;
- Pour qu’ils naissent, les projets transfrontaliers nécessitent des moyens financiers dédiés qui agissent comme des incitatifs nécessaires au dépassement de la frontière. Ces moyens existent, qu’il s’agisse d’Interreg ou du FPPT (Fonds pour les petits projets transfrontaliers) d’Arc jurassien.com. Dans le domaine culturel, le Fonds de coopération culturelle Belfort – Jura a été cité en exemple de bonne pratique ;
- La coopération, qu’elle soit culturelle ou non, se cultive sur la durée. Cela passe par une animation permanente sur la frontière qu’il appartient aux institutions transfrontalières ou aux collectivités mises en relation d’assumer et d’organiser ;
- Enfin, et surtout, c’est par la rencontre que naissent les projets et que se renforce le sentiment d’appartenance à un espace de vie commun. Les rencontres, comme celle de Morteau, sont très importantes si on souhaite passer d’un espace de vie commun à un véritable espace de vie en commun. C’est par la répétition, sur une base régulière, de ce type de manifestations qu’on parviendra à dessiner les contours d’un écosystème propice à l’émergence de projets transfrontaliers.
L’ensemble de ces constats recoupent les travaux déjà menés par le Forum Transfrontalier en 2016-2017 lors de son Cycle 8 intitulé « A Saute-Frontière », qui se félicite de ces engagements autour de la coopération localisée autour de L’Agglomération Urbaine du Doubs.
Stéphane BERDAT