Fidèle à sa mission, le Forum Transfrontalier anime un espace de réflexion et de dialogue citoyen en y associant les acteurs de la société civile (citoyens, entreprises, associations) ainsi que les acteurs institutionnels de la coopération transfrontalière. Lieu d’échange et de partage d’idées, le Forum Transfrontalier est aussi un espace d’expérimentation multiculturel.
Avec l’ouverture de LA GALERIE DU FORUM, les artistes sont désormais associés à nos réflexions sur les effets-frontières et sur leurs modes de représentation, à travers les différents médias, tels que les arts visuels, la création littéraire, la performance ; autant de possibilités de créer de nouvelles images et d’alimenter un dialogue fécond entre tous les partenaires.
Notre exposition révèle les travaux des artistes ayant répondu à notre appel pour le projet AUTRES FRONTIERES. Les trois premières sélections comprennent quinze artistes pour 17 projets, choisis par notre jury et commentés par Walter Tschopp et Marcel Schiess, commissaires du projet.
Fiche technique (la même pour les 3 images) : Sans titre / 2021 / crayons couleur et graphite / 30×40 cm
Ces trois images s’inscrivent dans la continuité de ma première contribution (à AUTRES FRONTIERES) où figuraient les trois dessins Pluton, Elysium et Mars.
Je poursuis avec ces trois dessins mes recherches autour de l’image scientifique et d’exploration spatiale, inspirés des grands phénomènes encore à l’étude dans l’univers : nébuleuses, cycle orbital, représentation de la matière, etc. Cette ouverture à l’image inédite développe la notion d’imaginaire alliant ainsi la science à la fiction.
C’est aussi par cette approche d’une construction d’une image surréaliste en empruntant ici et là différents modules scientifiques et fictifs que ma démarche artistique s’épanouit, par opposition à une situation mondiale bridant de plus en plus un quotidien déjà compressé.
Je suis né à Cracovie, en Pologne en 1987. A cette époque, le mur de Berlin était toujours debout et mes parents voulaient fuir, ce qu’ils ne savaient pas encore être, les dernières traces de communisme du pays. Nous nous sommes rendus dans un camp de réfugiés politiques en Allemagne puis nous avons vécu sept ans au Canada pour enfin nous installer en Suisse. « If I Could Only Remember » est d’un côté un voyage entre ces grandes frontières; le Mur de Berlin et l’Océan Atlantique. Mais c’est également un voyage au travers de mes souvenirs d’enfances de cette période. Tout ceci débute avec mon premier souvenir. Souvenir de moi et mon père assis au bord d’un jacuzzi, je regarde ma mère m’emballer dans un linge. Étrangement, j’ai la chance d’avoir une photographie prise quelques instants après ce moment, on me voit dans ce linge et il semblerait que cela soit ma mère qui a pris ce cliché. Ce qui d’une certaine manière pose une question sur la « limite » ou « les frontières » de ma mémoire. Est-ce que ce souvenir est bien réel, ou l’aurais-je inventé après avoir vu cette image ? Dans ce projet, je retrace les souvenirs de ce que j’ai vécu, mais également ce que mes parents et proches m’ont rapporté de ce temps, qui est désormais gravé dans mon esprit. Ainsi, j’ai essayé de tout représenter à l’image d’un rêve distordu. Certaines scènes sont montrées aux spectateurs comme étant ancrées dans le monde réel puis représentées comme dans un rêve, alternance entre confusion et vérité, et ainsi, évoquer ces souvenirs flous.
Le travail textile présenté est issu d’une commande faite par un des membres de la famille Arbez qui dirige l’hôtel restaurant L’Arbézie, fameux établissement de la région jurassienne qui se situe à cheval sur la frontière Franco-Suisse à La Cure.
Il raconte l’histoire d’un homme, porteur d’une mémoire ancestrale. Sa propre histoire s’imbrique dans L’histoire de l’Arbézie. L’histoire du passage L’histoire d’un haut lieu de la résistance l’Histoire d’une frontière suspendue en haut d’une montagne, tenant en équilibre entre la Suisse et la France. L’histoire de la liberté éternelle L’histoire de transmission L’histoire faite d’hommes et de femmes De femmes devenues les gardiennes du cercle patriarcal Une histoire pleinement humaine.
Je me suis emparée et appropriée cette formidable saga familiale que j’ai interprétée et symbolisée avec mon propre regard, avec ma propre sensibilité. Je me suis laissée la liberté de la réinterpréter quelques fois, mais c’est ainsi que les conteurs passent les histoires.