La présence d’une frontière est un atout. Au-delà des multiples dysfonctionnements générés par les avantages comparatifs dont profitent les différents acteurs, la frontière est source d’innovation, de partage des idées, d’hybridation des outils, des méthodes, des manières de penser. Mais une condition s’impose, celle d’une veille attentive et systématique autour des dynamiques et des relations qui s’expriment de part et d’autre de la frontière pour fonder la coopération transfrontalière. Parce que la coopération vertueuse n’est pas forcément de mise, il faut l’organiser, la stimuler, ce que les organismes dédiés ont en charge. Néanmoins, il demeure un large pan de la coopération à prendre en compte, celui de la société civile qui multiplie les initiatives mais demeure difficilement repérable, parce que disséminée, discrète et très ponctuelle. Or, il faut rendre lisible cette dimension transfrontalière à construire au plus près des habitants, parce qu’il n’existe pas de sentiment d’appartenance transfrontalière qui soit spontané. C’est le rôle que s’est assigné le Forum transfrontalier, celui de réunir pour discuter, échanger, mesurer les opportunités, comprendre ce qui pourrait soutenir des coopérations, pour créer ce sentiment d’appartenance transfrontalière à l’échelle de l’Arc jurassien. La tâche est immense, mais le désir est là, et avec l’ouverture sur la toile, il nous semble maintenant plus que jamais, possible de créer les conditions d’un développement transfrontalier citoyen vertueux, garant d’un vivre ensemble équilibré et durable.