Lors de la dernière News Letter en novembre, nous avons évoqué l’existence de l’étude du CESER (Conseil Économique, Social et Environnemental et Régional) de Bourgogne-Franche-Comté.
Le ton de ce rapport n’est pas optimiste en ce qui concerne la dynamique de nos relations transfrontalières. Il met en particulier l’accent sur les difficultés des diverses autorités françaises à coordonner leur regard sur ce qui se passe de l’autre côté de la frontière. Je salue l’élégance des auteurs de ne faire aucun reproche à l’attitude des différentes autorités suisses sur le peu d’entrain exprimé pour des actions communes.
Il nous revient donc de faire à notre tour une analyse critique du côté suisse et je ne manquerai pas de le faire ce printemps. Les critiques du CESER sont bien étayées et devraient provoquer des réactions en France. Ce rapport mérite une lecture attentive. Pour nous Suisses, c’est aussi l’occasion de nous pencher sur l’incidence de la fusion des régions, suite à la loi NOTRé de 2015, en matière de politique territoriale. Le rapport met en évidence des engagements politiques peut-être influencés par la distance à la frontière. Ainsi ce qui se passe ou ne se passe en ex Franche-Comté nous intéresse davantage que ce qui préoccupe l’ex Bourgogne dont on comprend bien qu’elle a moins besoin de la Suisse voisine que les régions frontalières. Nous avons les mêmes difficultés pour l’arc jurassien suisse ; ni l’arc lémanique, ni Berne et Zürich ne perçoivent pleinement nos problèmes régionaux qui sont identiques à ceux de nos voisins.
Pour mémoire, plusieurs études ont été faites ces 20 dernières années en Suisse par les quatre cantons du Jura, Berne, Neuchâtel et Vaud. On trouve sur le site d’Archorloger.ch https://www.arcjurassien.ch/fr/Nos-projets/Patrimoine-culturel-et-touristique/Arc-Horloger/Arc-Horloger.html de nombreuses références à nos problématiques, mais aussi des vidéos très éclairantes sur nos richesses qui ne sont pas toujours bien valorisées et qui nous lient dans une proximité qui fait de l’Arc jurassien franco-suisse un territoire de développement original.
Pourtant, notre frontière entre la France et la Suisse marque deux zones dans lesquelles les décisions se prennent de manières différentes. C’est aussi une richesse et cela permet aux habitants de la zone française de bien vivre avec relativement peu de moyens financiers et à la zone suisse de développer des activités industrielles florissantes. La difficulté commune et que nous avons peu de de moyens financiers pour nos deux régions. Nous devons résoudre nos flux engendrés par la mobilité transfrontalière, le dernier cahier de la MOT montre que c’est le cas dans toutes les régions frontalières d’Europe http://www.espaces-transfrontaliers.org/la-mot/publications/cahiers/
Alors que 40% des territoires européens sont transfrontaliers, nous devons donc tous être attentifs à regarder chez nos voisins pour éviter les inconvénients que cela engendre. Je ne crois pas qu’il faille attendre de nos gouvernements nationaux ou régionaux qu’ils prennent plus en compte des problèmes transfrontaliers. Il me semble préférable d’identifier des projets concrets auxquels nous saurons apporter des solutions locales à court terme. Cela nous permettra de nous réjouir de ce que nous saurons ensemble entreprendre
Jacques JACOT
Co-président du Forum Transfrontalier