Marcel Schiess
Le 17 mai 2022
Le Parc naturel régional du Doubs a tenu son Assemblée générale le jeudi 5 mai 2022 à Lajoux, dans le Jura suisse. A cette occasion, M. Régis Borruat, Directeur du Parc du Doubs, a accepté de répondre à quelques questions concernant la collaboration transfrontalière entre les deux Parcs, suisse et français.
Marcel Schiess : Madame Véronique Gigon, Présidente du Parc du Doubs, a rappelé que la collaboration transfrontalière est inhérente aux deux parcs. Pouvez-vous apporter quelques précisions ?
Régis Borruat : la dimension transfrontalière est effectivement inhérente à l’existence des deux parcs car c’est elle qui a motivé la création des PNR de chaque côté de la frontière, dans une volonté commune depuis le début de mettre en valeur et protéger la vallée du Doubs. L’origine des démarches remonte aux années 1990 avec le Groupe de travail « Doubs » qui était justement franco-suisse. La coopération entre les deux structures est formalisée depuis plus de dix ans, en particulier dans le suivi des problématiques liées au Doubs, mais également dans le domaine du tourisme. L’objectif des deux entités est désormais de renforcer cette collaboration et de la développer dans d’autres domaines.
MS : Le programme Interreg VI semble être parfaitement approprié pour le financement de projets communs. Comment allez-vous formaliser une stratégie territoriale commune ?
R.B. : Le souhait des deux parcs est effectivement de formaliser une stratégie territoriale commune sur la base des contenus de leurs chartes respectives. De nombreux enjeux sont communs aux deux territoires, dans les domaines économiques, environnementaux ou culturels. Il s’agit de les rapprocher et d’identifier la manière dont les parcs souhaitent relever ensemble les défis communs à leurs territoires. La mobilisation de fonds du nouveau programme Interreg devrait permettre d’effectuer cette réflexion stratégique puis de proposer des projets concrets transfrontaliers.
MS : Quel est votre agenda et sur quels projets communs allez-vous travailler en priorité ?
R.B. : Dans un premier temps, l’objectif est de mettre à jour la convention de partenariat qui lie les deux parcs, de faire se rencontrer les équipes opérationnelles – qui ont quelque peu changé ces deux dernières années – et d’identifier de nouvelles thématiques de collaboration et des projets concrets. C’est dans les domaines des produits du terroir, de la culture et de la communication que la collaboration devrait être intensifiée dès 2023.
MS : Le Barrage du Châtelot est au cœur des deux parcs et il dessine le paysage, devenu iconique avec le Lac de Moron. Une image commune aux deux Parcs. Comment intégrez-vous le Barrage du Châtelot dans l’environnement naturel, culturel, économique et environnemental du Parc ?
R.B. : Le Barrage du Châtelot est un des éléments du patrimoine que le Parc a l’ambition de faire découvrir aux habitants, aux enfants et aux visiteurs, en particulier dans le cadre de ses programmes d’animations scolaires et de sorties découvertes. Celles-ci visent à mieux faire connaître le patrimoine naturel, culturel et bâti de la vallée du Doubs ainsi que les enjeux liés aux activités qui s’y déploient, qu’elles soient touristiques ou énergétiques par exemple. La société (SFMC) qui gère le Barrage du Châtelot, mais aussi les autorités concédantes de la force hydraulique (OFEN) ou encore les cantons, font également partie des nombreux acteurs du Doubs qui sont invités à échanger avec la population et les autres organismes dans le cadre des réunions transfrontalières que les deux Parcs organisent annuellement concernant les mesures de restauration prises pour le Doubs.
Propos recueillis par Marcel Schiess, vice-président du Forum Transfrontalier Arc jurassien
La Chaux-de-Fonds, le 18 mai 2022
Site du Parc du Doubs : https://www.parcdoubs.ch/fr/homepage/
Carte du nouveau périmètre du Parc