Le Conseil fédéral appellera le peuple suisse à revoter son lien avec l’Union Européenne. Telle est la sortie de crise prévue par la Confédération à la suite du vote désastreux du 9 février contre l’immigration de masse. Telle est la réponse positive du 26 mai 2014 donnée par le président de la Confédération à l’Appel du 9 mai 2014 du Forum transfrontalier et de cinq autres Organisations civiques européennes (1) de l’Arc jurassien franc-comtois et suisse.
Cette sortie de crise se fera en une subtile partie d’échecs en trois coups.
Premier coup
La Confédération fera une application stricte du vote du 9 février. Ainsi il aura écouté la volonté majoritaire du peuple suisse, appliqué une politique migratoire conforme au nouvel article constitutionnel, son concept sera conforme au texte et à l’esprit des initiants. Le Conseil fédéral joue donc franc-jeu et le propose à l’Union Européenne. Premier coup de cette subtile partie d’échecs.
Deuxième coup
L’Union Européenne repoussera le concept suisse. Elle ne peut accepter une telle proposition d’un pays-tiers, alors que ses difficultés avec la Grande-Bretagne et la Hongrie l’obligent à une grande vigilance. Le principe de libre circulation est aussi fondamental pour l’UE que n’est la démocratie directe pour la Suisse. Réponse négative évidemment attendue du Conseil fédéral. Deuxième coup d’échecs.
Troisième coup
Son concept étant repoussé, la Conseil fédéral sera amené à une pesée d’intérêts et demandera au peuple si la nouvelle politique d’immigration est plus importante que l’ensemble des Accords bilatéraux qu’il se propose de rénover au plan institutionnel. Cette pesée d’intérêt prendra en compte l’essor des régions frontières telles que l’Arc jurassien, la vitalité de la recherche européenne dans nos Universités et l’horizon européen offert aux étudiants/es par la mobilité du programme ERASMUS restauré. Dans les deux ou trois années qui suivent, le peuple sera donc invité à faire ses choix et, ainsi à annuler les conséquences désastreuses pour le pays du vote du 9 février. Troisième coup d’échecs.
Bien étroite est la sortie de crise proposée par le Conseil fédéral, liant sa volonté de respect du nouvel article constitutionnel et l’intérêt du pays. Les règles du jeu ont été cassées par la Suisse. C’est donc évidemment à Berne, et non à Bruxelles, que sont à trouver la sortie de crise de ce vote pernicieux et la restauration de notre relation avec Bruxelles. Il reviendra donc au peuple de décider de la poursuite ou non de ses relations avec l’UE sur la base d’une voie bilatérale rénovée. Cette subtile partie d’échecs en trois coups est à la fois habile et cohérente.
(1)
Forum transfrontalier arc jurassien, www.forum-transfrontalier.org
Mouvement Européen France / Franche-Comté, www.mef-fc.eu
Maison de l’Europe transjurassienne, Neuchâtel
NOMES-Neuchâtel
NOMES-Vaud
Union des Fédéralistes Européens, Franche-Comté
Jacques-André TSCHOUMY
Président du Forum transfrontalier arc jurassien
Neuchâtel, le 23 juin 2014